Nous sommes allés à la rencontre de Nathalie et François, volontaires DCC au Tchad auprès des 40 enfants du centre de Balimba. Ils nous livrent leur ressenti sur cette période pandémique.
Comment poursuivez-vous votre mission ?
Nathalie et François : Nous continuons notre mission auprès des enfants, avec deux éducateurs, mais seulement le matin. Nous avons choisi de ne pas y aller l’après-midi pour pouvoir nous reposer. Si le Covid-19 nous touche nous serons dans de meilleures conditions physiques pour lui résister.
Cela nous permet aussi de travailler sur des projets comme la recherche de moyens, la prise de contact ou d’autres projets pour le centre.
Quel est votre ressenti actuellement ?
N & F : Nous avons l’impression qu’avec cette pandémie notre mission a été un peu écorchée. Nous sommes partis pour faire de nouvelles rencontres et vivre une expérience auprès d’enfants, mais avec toutes les mesures sanitaires nous nous sentons un peu limités. Vivre avec la distanciation sociale au Tchad est pour nous un non-sens.
Quelle est la situation actuelle au Tchad ? Quels sont les changements que vous avez constaté depuis le début de la pandémie ?
N & F : Certaines mesures ont été prises, comme la fermeture des écoles ou des lieux de cultes. Les transports en commun ne circulent plus et dans certaines régions un couvre-feu a été mis en place. Ce n’est pas le cas dans la nôtre. Dans tous les commerces et marchés, du savon et de l’eau a été mis à disposition pour que tout le monde puisse se laver les mains.
Depuis le début de la crise on a constaté quelques regards tendus. Petite anecdote : on ne nous appelle plus « nassara » (qui veut dire blanc) mais « coronavirus ». Les premiers jours on nous regardait un peu de travers, mais c’est vite passé.
Êtes-vous confinés au Tchad ?
N & F : Il n’y a pas de confinement obligatoire ici, mais nous avons quand même essayé pendant une petite semaine. Rester ici, au Tchad, enfermés était là encore un non-sens, alors après avoir bien réfléchi nous nous sommes dit que notre place était clairement auprès des enfants. Nous avons donc mis en place des outils pour pouvoir continuer dans les meilleures conditions possibles.
Pourquoi avez-vous fait le choix de rester dans votre pays de mission ?
N & F : Nous nous sommes assurés qu’en cas de problème nous aurions la possibilité de rejoindre la capitale pour y être pris en charge. Mais en soi, y avait-il plus de danger à vivre ici, au Tchad qu’en France ?
Comment se déroule votre volontariat depuis votre arrivée ?
N & F : Tout se déroulait très bien. Nous commencions à tisser des liens notamment dans la paroisse, à apprendre l’arabe et à nous rendre dans des écoles pour conter des histoires. Notre meilleur souvenir ? Nous promener simplement au marché, simplement, pour respirer l’Afrique.
Témoignage recueilli le 7 mai 2020
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