L’expérience vécue lors de deux années de volontariat en Inde, de 1999 à 2001, a orienté Jean-Yves Robin vers un engagement professionnel dans le monde associatif en France. Il est aujourd’hui délégué général du MCC.
Que gardes-tu de ton expérience de volontaire ?
Jean-Yves Robin : De nombreuses choses mais en particulier une réflexion sur le sens de la vie. La rencontre avec l’Inde interroge les repères, parfois de façon extrême, et en particulier ceux de notre modèle occidental. La DCC nous avait bien préparés à ce choc de culture mais l’expérience a été très marquante pour moi. Pour ne citer qu’un exemple concret, vécu dès le lendemain de mon arrivée : en faisant ma liste d’achats de première nécessité au commerçant du coin, celui-ci m’arrête au quatrième article en me répondant que cela suffisait pour aujourd’hui… et combien d’autres expériences sur cette différence de référentiel fondamental. Sans idéaliser non plus leur société, qui est aussi très diverse et en pleine mutation, cette rencontre avec la culture indienne a creusé en moi une réflexion sur le sens de la vie et du cadre social, qui a rejoint mes aspirations reçues de ma foi chrétienne.
En quoi cette expérience a-t-elle influencé tes engagements au retour en France ?
J.-Y.R. : De retour d’Inde, c’est cette question du sens que j’ai voulu continuer à partager, y compris dans ma vie professionnelle. Cela m’a conduit assez naturellement vers le monde associatif et celui de l’éducation pour commencer, dans des fonctions d’animation et d’encadrement de structures éducatives. Les charges de directeur adjoint d’un patronage et de délégué général des Scouts unitaires de France ont été des lieux où j’ai pu participer à cette réflexion sur le sens et la question de ce que l’on veut transmettre aux jeunes. Il y a dans l’Église de nombreux mouvements et organismes qui interrogent la question du sens : depuis deux ans maintenant j’ai la joie de participer à l’activité du Mouvement chrétien des cadres et dirigeants (MCC), qui accompagne les personnes en responsabilité professionnelle sur le sens qu’elles donnent à leur travail et sur la façon de le vivre.
Aujourd’hui, tu es délégué général du MCC. Quels sont les enjeux que porte le mouvement dans la société et en Église ?
J.-Y.R. : Dans une société où le monde du travail est en pleine mutation, la mission du MCC me semble plus pertinente que jamais. Comme à ses origines, le MCC propose un lieu de ressourcement et de discernement sur la vie professionnelle, à la lumière de l’Évangile. Cela se fait en particulier dans le cadre d’équipes locales, avec l’aide d’un accompagnateur spirituel. Les retours sont très forts sur les bénéfices de ce lieu de partage et de discernement, y compris chez les jeunes professionnels. De plus, le MCC cherche à participer aux réflexions sur les évolutions du monde professionnel et de la société, et pour cela publie la revue Responsables et organise des rencontres thématiques, localement ou au niveau national. Actuellement, le MCC prépare un congrès national, ouvert à tous, sur le thème « Passeurs d’avenir, au cœur des transitions ». Il aura lieu à Nantes les 20 et 21 mars 2021. Enfin, le MCC développe des partenariats avec un certain nombre d’organismes frères. D’ailleurs, un rapprochement est en train de se faire entre le MCC et la DCC, un partenariat est en cours de signature et cela a beaucoup de sens pour moi.
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