L’École spéciale de Brazzaville, au Congo, existe depuis 1975 sous l’initiative de sœur Marguerite Tiberghien, Fille de la Charité de Saint-Vincent-de-Paul. Cette école de la dernière chance accueille de nombreux élèves en retard scolaire ou porteurs d’un handicap. Sœur Brigitte Liyombi, directrice et figure de l’établissement, nous parle de ce projet connu dans tout le Congo.
Quelle est la mission de l’École spéciale ?
Sœur Brigitte Liyombi : Notre établissement désire mettre l’homme debout quelle que soit sa situation. C’est pourquoi l’école accueille des enfants et jeunes de 7 à 24 ans avec des difficultés variées : déficience mentale légère, retard scolaire et inadaptation dans l’enseignement classique. Le slogan de l’école dit tout : « Ici chacun a sa place, on ne se provoque pas, on s’aide. Les plus forts protègent les plus faibles. » Pour permettre l’accès à tous, l’école est gratuite avec une participation libre des parents en espèces ou nature.
Comment évoluent les enfants au sein de l’école ?
Sr B.L. : Notre école s’adapte au rythme des élèves. Elle assure l’enseignement préscolaire aux enfants vulnérables par des ateliers variés – activités ludiques, graphisme en préparation à l’écriture, expression orale, poésies et chants, psychomotricité… – afin de leur donner les rudiments de lecture et d’écriture. L’évolution dépend de l’enfant, sa santé mentale et son niveau de compréhension. L’école prend aussi en compte des enfants en âge scolaire rejetés à cause de leurs lacunes, ainsi que des jeunes en retard scolaire qui ne peuvent être admis dans les établissements primaires. En plus de l’enseignement général, neuf ateliers professionnels sont proposés pour leur donner l’opportunité de se former à un métier. Enfin, une dernière section est destinée aux adultes analphabètes souhaitant lire et écrire pour s’adapter au monde d’aujourd’hui.
Quels sont les projets pour les années à venir ?
Sr B.L. : Notre école vise un développement intégral de l’homme et cherche à le valoriser. Nous souhaitons pérenniser l’action de l’établissement pour un meilleur épanouissement des jeunes, qui regagnent confiance en eux et retrouvent une place dans la société. Ici, les gains diffèrent d’un enfant à l’autre mais tous gagnent quelque chose. Nombreux sont les élèves qui reviennent nous témoigner leur avancement au niveau supérieur grâce à leur persévérance. Malheureusement, nos structures sont limitées et nous n’arrivons pas à accueillir tous les cas qui se présentent.
Pourquoi faire appel à des volontaires de la DCC ?
Sr B.L. : Depuis plusieurs années, les volontaires contribuent efficacement au progrès de la structure notamment par un suivi permanent des ateliers professionnels. Ils agissent comme le ferment dans la pâte par leur dévouement et leur souci incessant de faire connaître l’école. Chaque volontaire met ses compétences à profit : notre structure change d’allure au passage de chacun. Un adage de l’École spéciale dit : « Ensemble, on peut tout faire. » C’est ce qui se vit dans la collaboration entre l’École spéciale et les volontaires de la DCC. Le défi majeur étant les finances, conséquence de la gratuité des frais scolaires, les ventes des produits des ateliers allègent les charges de l’institution et permettent la maintenance des ateliers. Les interactions variées entre volontaires et partenaires constituent la clé de la promotion de l’école et facilitent les conditions de travail des apprenants. Nous remercions tous ceux qui ont laissé des traces inoubliables chez nous. Que Dieu les bénisse et que nous restions toujours unis. Nous souhaitons que la DCC continue sa présence au sein de notre école.
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