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COVID-19 : Le confinement en mission, la plus grande expérience de ma vie

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Lionel est volontaire au Liban depuis quelques semaines à peine, en tant que chef de projet collecte de fonds. Alors que la crise du coronavirus éclate, il fait le choix de rester auprès des résidents porteurs de handicap de l’association Anta Akhi. Une expérience de fraternité qui donne un sens particulier à sa mission. (ndlr : témoignage recueilli le 30 mars)

« Vivre le confinement en mission, j’avoue que c’est bien l’une des choses à laquelle je ne m’étais pas préparé ! Et si finalement, être confiné était aussi une chance ?

Je suis arrivé au Liban au début du mois de mars comme chef de projet collecte de fonds pour une très jolie association, Anta Akhi, qui accueille des personnes adultes en situation de handicap. Ces adultes sont très dépendants dans leur autonomie de vie : leurs parents, avancés en âge ou décédés, ne peuvent plus répondre aux exigences de leur quotidien. Accueillis en internat, externat, ou semi-internat, dans ce foyer de tendresse, Anta Akhi devient alors leur famille…

Ce foyer, situé dans les montagnes, n’avait vraiment pas besoin que le Covid-19 s’invite à la fête ! Dans ce pays qui fut un temps surnommé « La Suisse du Moyen-Orient », une crise économique provoque depuis plusieurs mois une montée en flèche du chômage et de la précarité ayant entrainé une révolution du peuple libanais.

Le « Corona » est d’autant moins le bienvenu à Anta Akhi que les personnes accueillies ont, pour la plupart, des insuffisances respiratoires sévères. Alors, avant même que le gouvernement ne nous le demande, nous nous sommes confinés. Les salariés ? Renvoyés chez eux pour faire du télétravail. Les volontaires ? La fin de leur volontariat étant proche, elles ont quitté le Liban en urgence sur les conseils du partenaire. Les résidents ? Seuls ceux qui n’avaient vraiment aucune solution sont restés, avec les épaules bienveillantes de sept accompagnateurs qui ont accepté de tout quitter pour se consacrer entièrement à eux pendant cette période. Et moi ? J’étais là depuis seulement douze jours, j’avais le pressentiment que j’avais quelque chose à vivre ici, que quelque chose m’attendait. Alors j’ai décidé de rester avec eux, conscient que je pourrai continuer ma mission en travaillant avec mes collègues grâce à internet.

Comme j’ai bien fait de rester avec eux, car ce huis-clos, je le vis comme un cadeau. Cette période me permet d’être au plus proche des résidents, de retrouver le sens du mot « fraternité », de faire l’expérience de la tendresse, de consacrer du temps au partage. Écouter Pierre ou Tony me raconter leurs chemins de vie, aider Philippe à manger à chaque repas en essayant de répondre au mieux à ses envies, rire avec Élie et sa bonne humeur contagieuse, partager le récit de Michel, accompagnateur, qui chaque jour dort à côté de Ghassan qui ne peut se tourner seul, et qui l’aide comme s’il était son propre frère… Pouvoir prendre tout le temps donné par cette promiscuité me permet de mieux les comprendre, de m’ancrer profondément dans la vie de ceux que je sers. Aujourd’hui, en plus de ma tâche en recherche de fonds (imaginez comme on peut en avoir incroyablement besoin !), je consacre mon temps libre à les accompagner dans leur vie quotidienne. Sans doute la plus grande expérience de ma vie. »

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