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« Appréhender le monde différement » avec Lucie

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  • Pourquoi t’es-tu engagée comme VSI auprès de la DCC ? 

J’ai choisi de partir en mission avec la DCC car je connais plusieurs personnes qui sont parties en volontariat avec cette organisme. Après de bons échos, j’ai donc naturellement choisi la DCC !

Je souhaitais partir en volontariat pour découvrir une nouvelle culture. Travaillant en tant qu’infirmière, cette mission me permet également d’appréhender les soins d’une autre manière avec un système de valeurs différent. Cette expérience en Afrique pouvait ainsi m’aider à mieux comprendre les patients d’origine africaine pour mieux les prendre en charge dès mon retour en France. Par exemple par rapport à la douleur, ici au Bénin, l’individu ne doit pas trop montrer qu’il souffre, c’est ainsi culturellement.

 

  • Avec quelle association es-tu partie ? Quelles sont tes activités ?

C’est la DCC qui m’a envoyée en mission. Je suis au Bénin, plus exactement à Davougon (qui est situé à 6 km d’Abomey). Je suis infirmière au sein du centre de Santé Saint Camille de Davougon qui est tenu par des Pères Camiliens. Je travaille au CTAL (Centre de Traitement Anti Lèpre) qui est une ancienne léproserie qui a été créée par le Père Christian dans l’optique de soigner les plus pauvres.

Actuellement nous recevons tous types de pathologies à savoir : brûlure, tuberculose, cancer, érysipèle, lèpre, ostéite, ulcère de Buruli… Mon rôle est d’assurer les soins infirmiers aux patients hospitalisés dans ce service tels que la pose de sonde nasogastrique et urinaire, la pose de cathéter périphérique, les injections d’antibiotiques et la pose et la surveillance de chimiothérapies…

De plus, je suis également présente pour répondre aux questions des patients par rapport aux soins et je prends le temps de les écouter quand ils ont besoin de parler.

Le mercredi matin j’aide à la distribution des vivres alimentaires.

Et de temps en temps, j’encaisse la participation des malades aux soins lorsque les pères ne sont pas disponibles.

 

  • Selon toi quel rôle joue le volontaire dans la transition écologique et sociale ?

Le volontaire par le biais de son esprit critique peut apporter des changements qui auront un impact positif au niveau du projet auquel il participe.

Le volontaire peut avoir un regard sur l’écologie et en faire part aux rencontres qu’il fera au cours de sa mission. Lorsqu’il n’est pas d’accord avec le comportement de l’autre il peut alors le questionner et lui expliquer son point de vue. Par exemple : A plusieurs reprises j’ai pu dire à un béninois qui est devenu mon ami qu’il ne fallait pas jeter des déchets sur la plage car ensuite ça va dans la mer et que ça la pollue et qu’ensuite les poissons avalent ça pensant que c’est bon pour eux. Ces comportements peuvent s’expliquer par le caractère non prioritaire de l’écologie dans ces pays en voie de développement. Notre regard permet de remettre en perspective les pratiques.

 

  • As tu eu des difficultés par rapport à l’intégration dans une nouvelle culture ? 

Ce qui était difficile pour moi au début c’était de ne pas comprendre la langue locale car il parle « Fon ». Mais petit à petit je m’y suis faite et ça ne me dérange plus de ne pas tout comprendre.

Ce qui est toujours un peu pénible c’est le fait qu’on me voit comme une blanche qui a de l’argent. A plusieurs reprises on ma demandé d’en donner. Assez fréquemment les gens me disent qu’ils veulent que je leur donne l’habit que je porte ainsi que mes bijoux car ils les trouvent à leur goût.

Ce qui était difficile au début c’était de négocier les prix notamment pour prendre un zem (taxi-moto). A cause de ma couleur de peau les prix grimpaient. Avec le temps et la connaissance des pratiques, il est alors un peu plus facile de négocier les prix.

 

  • Une anecdote à partager ?

Nous sommes vendredi, me voilà enfin en week-end. Vers 17H30 me voici en route pour Bohicon en zem (moto). Arrivée à Bohicon je prends un autre zem pour aller jusqu’à Covè. A peine 10 min après avoir quitter Bohicon le zemidjanman me dit « ton sac n’est pas trop lourd car la moto tangue un peu ». Je lui répond par la négative. Il s’arrête pour voir ce qu’il y a et la moto a un pneu crevé. Il faisait nuit noire et j’étais en pleine brousse et il y avait peu de circulation. Je me suis demandée comment on allait faire. Nous avons attendu à peine 5 minutes qu’un autre zem passe  heureusement par là. Il transportait une « vieille » comme ils disent ici. Je suis alors montée avec eux sur la moto.  Nous étions donc trois pour faire un trajet d’une trentaine de minutes. J’étais assise au milieu, je tenais mon sac-à-dos d’une main et mon portable de l’autre. J’avais tellement hâte d’arriver car ce n’était pas très confortable, j’avais très mal aux fesses. Je suis finalement arrivée à destination sans aucun souci. 

 

  • Quelles richesses retiens-tu ? 

Ce que j’ai appris ici, c’est la patience. On attend toujours beaucoup, que ce soit au restaurant, pour avoir nos plats, lorsqu’il y a des coupures d’internet, ou encore quand nous attendons un ami quelque part. La notion du temps est vraiment différente de ce que nous avons l’habitude de côtoyer en France.

Je terminerai en disant que partir en volontariat c’est une belle expérience à vivre même si ce n’est pas facile tous les jours. Je trouve ça chouette de pouvoir vivre pendant un an dans un pays qui a une culture différente de la mienne. Ça me permet de remettre en cause mes certitudes et d’appréhender le monde différemment.

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