Délégué général de la DCC depuis 3 ans, Guillaume Nicolas a été reconduit pour un nouveau mandat par la Conférence des Évêques de France. L’occasion de faire avec lui le bilan et de regarder vers l’avenir…
Guillaume, cela fait 3 ans que tu es délégué général de la DCC : quels enseignements en tires-tu ? Quelles avancées as-tu constatées ?
Guillaume Nicolas : Il faut rester modeste quand nous travaillons sur une association plus que cinquantenaire. Ma première année de mandat a beaucoup été dédiée aux 50 ans de la DCC, événement pour lequel les équipes, tant salariées que bénévoles, se sont fortement mobilisées. Cela a été l’occasion de porter haut et fort ce qu’était la DCC en assemblée plénière à Lourdes, au Vatican ou encore auprès des pouvoirs publics.
Ces 3 ans sont aussi marqués par des productions importantes : formulation de notre projet pastoral, mise en place d’un protocole de lutte contre les abus et mise en œuvre d’une démarche participative pour l’écriture et la validation d’un nouveau plan d’orientations. En peu de temps la DCC se transforme : nous avons accueilli nos premiers volontaires internationaux en France en 2017 et désormais un volontaire sur deux nous est confié par un partenaire d’envoi. Ce sont des faits structurants qui impliquent réflexion et souplesse de la part des équipes.
Avant de travailler dans une association, tu appartenais au monde de l’entreprise : qu’est-ce que cela a changé dans ta relation au travail ?
G. N. : Travailler en entreprise reste un bon souvenir, durant près de 20 ans j’y ai trouvé un lieu très formateur et de belles personnes comme on en trouve en tous lieux. Travailler pour une association comme la DCC est pour moi une vraie joie car j’y trouve ce qui compte pour moi : un état d’esprit constructif et familial, une orientation pleine et entière du collectif pour la mission, une ouverture d’esprit remarquable, une culture du débat féconde, et bien sûr une dimension spirituelle.
J’entends souvent que les associations gagneraient à s’inspirer de l’entreprise, pour ma part je peux témoigner du contraire. L’entreprise pourrait tout autant s’inspirer du monde associatif ! Les modes de décisions sont plus participatifs, on donne au temps une certaine valeur pour ne pas céder à l’urgence et l’on se concentre davantage sur la mission que sur des contingences de rentabilité… qui restent bien sûr indispensables dans une certaine mesure.
Tu es reconduit pour 3 ans : quels grands enjeux attendent la DCC dans les années qui viennent ?
G. N. : Comme le dit notre plan d’orientations, nous allons devoir emprunter de « nouveaux itinéraires solidaires » et ce sont des défis : renforcer la coopération avec tous nos partenaires, s’ouvrir à d’autres formes de volontariat, répondre au désir de spiritualité des volontaires et bénévoles en partageant notre joie de l’Evangile. C’est ambitieux !
Au-delà de ça, nous devons nous transformer pour nous adapter aux évolutions de notre environnement par exemple en ajustant notre parcours de formation aux nouvelles formes d’engagement, en trouvant de nouveaux modes de financement de notre activité…
On observe depuis quelques années une certaine atomisation de structures qui souhaitent s’émanciper dans leur activité de volontariat, y compris en Eglise. Il est demandé à la DCC de rester au service de ces organismes mais de préserver son projet associatif propre et sa pratique du volontariat de qualité.
Quel sens cela a pour le délégué général de la DCC d’être confirmé par la Conférence des évêques de France ?
G. N. : Je reçois cela comme une marque de reconnaissance du travail accompli et de confiance pour ce qu’il reste à réaliser, c’est pour le moins agréable de pouvoir rendre compte aux évêques de tout le travail accompli[1] et de pouvoir retransmettre aux équipes leurs félicitations et encouragements pour la suite. J’éprouve donc surtout un sentiment de fierté au nom de tous ceux qui se mobilisent. Cela vient conforter les choix posés et les orientations à venir et permet d’endosser avec enthousiasme cette responsabilité pour les prochaines années.
Une anecdote à partager sur tes 3 premières années de mandat ?
G. N. : J’en aurais mille… mais il m’en revient une en particulier ! C’était en 2017, moins d’un an après ma prise de fonction. Quelques mois plus tôt j’étais responsable d’un pôle marketing dans une tour de la Défense, et là je me retrouve à Jérusalem, pour ma première mission, à célébrer la messe avec les partenaires locaux et volontaires en mission.
C’était une messe simple, mais quand au moment de l’offertoire se sont mêlés le son des cloches des églises, l’appel à la prière du muezzin et les bruits de la ville, j’ai ressenti une sorte d’agréable vertige Ma vie avait bien changé en peu de temps…
[1] Le bilan de mandat a été fait auprès de la CEMUE (Commission Episcopale pour la Mission Universelle de l’Eglise) le 11 juin 2019 à la Conférence des évêques de France.
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