Corentin est volontaire au Congo dans un centre pour les enfants de la rue, il a fait le choix de rester dans son pays d’accueil pendant la pandémie. Il revient sur ces temps de confinement et nous fait un point sur la situation actuelle.
Es-tu confiné ? Comment se passe cette période pour toi ?
Corentin : Je garde la joie de vivre. Ici au Congo, le confinement a été établi au 1er Avril 2020. Au départ, je me suis retrouvé dans une maison avec six volontaires de la DCC. Il était prévu de passer le confinement tous ensemble, pour éviter à certains de se retrouver seuls chez eux. Trois d’entre eux devaient repartir sur le vol retour exceptionnel pour la France, prévu le 4 Avril. Cependant, après de nombreux rebondissements, les deux derniers volontaires ont décidé de rentrer également. Je n’avais donc plus aucunes raisons de rester dans la maison, j’ai donc rejoint mon hébergement dans la communauté des prêtres spiritains. Cela fait déjà plus de 6 mois que je vis avec eux. Durant l’ensemble du confinement, nous avons créé un planning pour se répartir les tâches quotidiennes.
Aujourd’hui et depuis le 18 Mai, nous sommes en déconfinement, avec toujours les mesures barrières : couvre-feu, port du masque obligatoire et limitation des personnes dans les transports.
Pourquoi as-tu fait le choix de rester dans ton pays de mission ?
Corentin : J’ai pris la décision de rester car je ne voulais pas lâcher tous les efforts et le travail que j’avais effectué depuis le début de ma mission. En rentrant en France, je n’aurais eu aucunes certitudes de retour avec les frontières fermées. Je trouvais aussi que cela ressemblait à un abandon surtout que la situation sanitaire est critique partout. Aussi, le fait de rentrer en France pendant le confinement, ne m’aurait pas permis de revoir ma famille et mes amis. Avec les réseaux sociaux, c’est la même chose d’être ici ou en France.
Alors oui, même si j’aurais eu le plaisir de regoûter à la gastronomie française, je ne suis pas encore assez dépaysé pour faire l’aller-retour et manger une raclette !
Parviens-tu à poursuivre ta mission ?
Corentin : Oui, comme je vis sur mon lieu de travail, je n’ai pas d’excuse pour ne pas travailler. Cependant, beaucoup des projets sont à l’arrêt à cause du Covid-19. Je profite donc de ce temps pour rattraper les dossiers que je n’avais pas eu le temps de gérer. J’anticipe également la reprise en préparant des activités, notamment le projet accompagnement des familles pour le centre Espace Jarrot.
Depuis Janvier, j’ai repris la direction du centre pour les enfants de la rue. Pendant le confinement, on a pu effectuer des activités de sensibilisation aux gestes barrières pour les enfants accueillis.
Peux-tu nous en dire plus sur la situation actuelle du pays ?
Corentin : Dès les premiers cas au Congo, l’Etat a pris la décision de fermer les écoles, les restaurants, les bars, les ngandas (bars en pleins air) et les VIP (boîtes de nuits) et a interdit les rassemblements de plus de 50 personnes et donc a interdit l’accès aux lieux de cultes.
Le 29 mars, le Président a pris la parole pour informer du confinement et d’un couvre-feu de 20 heure à 5 heure. Cela a causé beaucoup de désordre la veille du confinement, dans les banques et dans les gares routières notamment. En effet, beaucoup de Brazzavillois voulaient retirer leurs payes pour pouvoir faire des provisions, et d’autres voulaient retourner au village pour éviter d’être confiné dans leurs maisons avec des familles nombreuses.
A ce jour, nous sommes en déconfinement, mais les mesures contre le virus sont toujours en vigueur.
Quels sont les changements que tu as constaté depuis le début de la crise ?
Corentin : Au début de la pandémie et même encore maintenant, beaucoup de Congolais étaient sceptiques par rapport à cette maladie et pensaient qu’ils n’avaient rien à craindre. Quand l’Etat a mis en place des mesures de confinement, la population respectait assez bien au début, puis au fil des jours et des semaines, un relâchement a vite été aperçu, surtout dans les quartiers périphériques de la ville.
Le gouvernement a d’ailleurs officiellement suspendu l’ensemble des laisser-passer le 23 Avril, car trop de personnes en avait créé pour pouvoir circuler.
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