Marie et Humbert sont tous deux anciens volontaires : elle au Togo, lui aux Philippines. De retour de volontariat, ils se marièrent et… devinrent bénévoles pour la DCC ! Leur mission : accompagner des volontaires de réciprocité accueillis en France. Ils nous parlent de cette nouvelle aventure humaine.
Pourquoi avoir accepté cette mission bénévole ?
Marie et Humbert : Depuis notre retour de mission en 2017, nous souhaitions garder un lien avec la DCC et nous engager en tant que bénévoles. Il nous a fallu un petit temps d’atterrissage, pour prendre du recul sur ce que nous avions vécu, avant d’accepter la mission de chargés de suivi des volontaires de réciprocité en 2019.
En quoi consiste-t-elle concrètement ?
M. et H. : Nous accompagnons quatre volontaires de réciprocité dans leur mission comme le ferait un chargé de mission pour les volontaires qui partent à l’étranger (le volontariat de réciprocité existe à la DCC depuis deux ans et permet à des volontaires des pays du Sud d’exercer une mission de dix mois en France dans des structures telles que l’Arche, le Secours catholique, des établissements scolaires catholiques…).
Nos volontaires viennent du Congo Brazzaville, du Pérou et du Vietnam… autant de pays culturellement différents du nôtre. Nous veillons à leur bonne intégration en France, nous nous mettons en lien avec leur partenaire pour s’assurer que la mission se déroule au mieux et nous faisons la promotion de « l’esprit » DCC.
Pour l’instant, comment avez-vous pris en main cette nouvelle mission ?
M. et H. : Après avoir accueilli les volontaires en septembre pour leur formation (la DCC les forme à l’arrivée et non au départ comme nous l’avions été), nous avons pu les rencontrer sur leur terrain de mission (Asnières, Bondy, Saint- Denis et Calais). Nous prévoyons trois rencontres avec le volontaire et le partenaire (soit une fois par trimestre). Les problématiques sont différentes pour chaque volontaire et nous nous adaptons à eux.
En cette période de Noël, nous avons pu les regrouper à Paris pour leur faire découvrir les marchés de Noël, les illuminations parisiennes, la patinoire ainsi que Montmartre en sa période de jubilé. Nous leur avons bien sûr fait goûter nos spécialités savoyardes : la raclette et la fondue ! Ce temps ensemble nous a permis de leur expliquer nos nombreuses traditions de Noël, aussi variées que nos régions, mais aussi d’échanger sur leurs propres traditions… Un partage riche en découvertes pour tous !
Quel lien faites-vous entre cette mission et ce que vous avez vécu en volontariat ?
M. et H. : Nous retrouvons certaines des réactions que nous avions eues lors du début de nos missions. En partant en volontariat, nous avons été soumis à des chocs culturels, à des interrogations ou des incompréhensions sur notre pays de mission, et nous avons eu le fameux « coup de blues » après les premiers mois du volontaire.
Ce que vivent les volontaires de réciprocité, qui ne sont jamais venues en France, suit la même courbe que ce que nous avons vécu. En région parisienne, elles sont par exemple troublées de voir si peu d’échanges avec leurs voisins de paliers ou avec les autres usagers du métro. Elles sont aussi surprises de constater la pauvreté des personnes qui dorment dans la rue, sans domicile fixe : dans leur pays, il est rare que des personnes se retrouvent aussi isolées, la pauvreté n’est pas la même.
Et puis, comme toute mission, entre la fiche de poste et le terrain, il faut savoir s’ajuster et pousser les volontaires à exprimer leurs talents. À partir de ce que nous avons vécu en mission, nous sommes donc plus alertes sur certaines difficultés liées à l’intégration culturelle.
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