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La pêche durable au Congo, le témoignage de Morgane

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Initialement, le projet qui m’a amenée en République du Congo est un projet nommé PA2PC(Programme d’Accompagnement des Pratiques de Pêche au Congo). Il a été initié entre Renatura Congo, une ONG de droit congolais visant à protéger les tortues marines et leur habitat, et le Ministère de la Pêche. L’objectif était d’appuyer le ministère dans sa lutte contre les activités de pêche industrielle illégale. Quand je suis arrivée en 2019, Renatura entamait sa 7ième année de collaboration.

Concrètement le projet a été mis sur pied grâce à Renatura, qui mobilisait des fonds auprès de ses bailleurs internationaux pour financer des patrouilles de surveillance en mer (carburant, perdiem des agents et des pilotes, provisions pour l’équipage). Le ministère étant doté d’une vedette, des sorties hebdomadaires étaient organisées avec les agents de la Brigade de Recherche des Infractions et de Répression des Fraudes. Le but était d’interpeller les navires de pêche industrielle présents à proximité de la côte et de procéder à un contrôle complet de leur activité.

Pour ma part, je suis arrivée à la suite d’une autre volontaire DCC. Mon poste de « Coordinateur du Programme Pêche Durable » consistait à appuyer une équipe de 5 personnes dans le cadre de l’organisation de ces patrouilles (notamment logistique). J’étais donc très régulièrement avec l’équipe pour entretenir le navire, superviser les réparations techniques, rédiger les rapports de mission…

Au niveau des communautés, les bénéficiaires de cette action sont principalement les pêcheurs artisans de par l’étroite connexion qu’ils entretiennent avec le milieu marin et leur dépendance aux stocks de poisson disponibles. Au Congo, le milieu océanique est sujet à de nombreux conflits d’usage entre les exploitants pétroliers, les pêcheurs artisans et les pêcheurs industriels. Ces derniers commettent de graves manquements à la loi et mettent en péril les ressources halieutiques (prises accessoires fréquentes, chalutage en eaux peu profondes qui détruit le sol, etc.). Malgré notre volonté de contribuer à l’amélioration des conditions d’exercice des pêcheurs, les moyens de contrôle et de répression du gouvernement sont limités et la protection de ce milieu, souvent entravée par les intérêts économiques et politiques sous-jacents.

La situation à l’heure actuelle est préoccupante et les pêcheurs témoignent de la raréfaction de la ressource. Au travers de Renatura, nous collaborons avec les communautés côtières depuis le début. Les enfants et les adultes de ces villages ont été/sont encore sensibilisés aux menaces qui pèsent sur les tortues marines et l’Océan de manière générale mais aussi sur le rôle qu’ils peuvent jouer dans leur protection. C’est pour cela que l’association a un volet Education et Sensibilisation qui permet de pérenniser nos actions dans le temps en stimulant une réflexion et éventuellement un changement dans le comportement des citoyens congolais.

Que dire de ma vision du développement et de l’écologie de par ce volontariat ?

Ma mission içi a confirmé mes expériences passées : dès lors que la protection de l’environnement entrave une possibilité de « florescence économique », elle est reléguée au second plan. Nombreux sont les gouvernements « complices » de l’appauvrissement et de la mise en péril des ressources essentielles à leur peuple. Lorsque l’on voit les conséquences de l’exploitation incontrôlée de ces ressources (comme içi le bois, le pétrole ou encore le poisson), on ne peut que comprendre la fragilité de l’écosystème auquel nous appartenons et l’interdépendance de tous ses éléments. Les défis ne cessent de se décupler et cela m’encourage à continuer de me battre pour les droits les plus fondamentaux des communautés.

Spiritualité  

Dans mon quotidien, je trouve que la religion est très présente dans la vie des habitants du Congo. Tous les dimanches, nombreux sont ceux qui vont prier. La mixité culturelle que l’on retrouve à Pointe Noire (de par les communautés étrangères qui sont venues s’implanter içi pour des raisons économiques) permet un vrai melting pot de musulmans, catholiques, bouddhistes…. Pour les locaux, au-delà des religions animistes pratiquées souvent en brousse, en ville chacun est libre de se rendre dans son Eglise. Je n’aurais jamais pensé qu’il puisse y avoir une si grande diversité de cultes et même s’ils ne sont pas tous d’accord sur la façon de vivre leur foi, je sens une réelle liberté de choix.  

 

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