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3ème promotion du vir : « un projet en pleine croissance »

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Les volontaires de réciprocité se sont réunis le mois dernier pour un temps de formation avant d’être envoyés aux quatre coins de la France. Alice Papin a rencontré cette troisième promotion et nous présente le Volontariat International de Réciprocité (VIR) proposé par la DCC, dans l’hebdomadaire La Vie paru ce jeudi 14 octobre 2021.

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« La France, ce n’est pas un pays romantique. Il y a aussi la misère et la pauvreté. » Carolina Diaz Escobar, Équatorienne âgée de 26 ans, n’oubliera jamais le visage de cet homme rencontré dans les rues de Rennes lors de sa première maraude avec les équipes du Secours catholique. En août 2021, ce petit bout de femme aux longs cheveux bruns a été bousculée dans ses certitudes. « Avec les films, peut-être, j’avais idéalisé la France », témoigne-t-elle. Bref silence. Avant d’ajouter : « Il y a eu beaucoup d’émotion durant les premiers jours. J’ai des difficultés à mettre des mots sur ce que je ressens. » Diplômée en langues étrangères en Équateur, Carolinaa entamé à la fin de l’été une mission de service civique auprès de la délégation du Secours catholique à Rennes, dans le cadre du volontariat international de réciprocité (Vir). 

« Nos mondes à partager »
Un projet en pleine croissance, entrepris il y a moins de cinq ans, que résume à merveille le sweat-shirt bleu estampillé « Nos mondes à partager », porté par les volontaires de la Délégation catholique pour la coopération (DCC), important organisme d’envoi en France.

L’enjeu ? Un développement mutuel entre les pays du Nord et ceux du Sud. Jusqu’à récemment, les personnes engagées en volontariat de solidarité internationale (VSI) ou en service civique quittaient toujours la France pour des territoires moins développés économiquement. Ici, les cartes sont rebattues : ce sont des jeunes nés au sein de continents moins favorisés qui apportent leurs savoir-faire et savoir-être à des projets à fort impact social ou environnemental dans l’Hexagone. Le but est triple : favoriser l’égalité des chances, encourager l’engagement des jeunes et développer des solidarités internationales. « Facteur de paix sociale dans un monde où les migrations sont généralement subies, le Vir nous invite à adopter une posture d’humilité. Les compétences de ces jeunes volontaires nous sont précieuses pour trouver des solutions à nos propres problématiques de développement humain », ajoute le délégué général de la DCC, Guillaume Nicolas.

Un bagage associatif nécessaire
En septembre 2021, les équipes de la DCC ont rencontré leur troisième promotion de volontaires étrangers. En 2017, ils étaient sept, et 15 en 2019. Durant cette année scolaire, la DCC accueille un groupe de 18 jeunes venant des Philippines, du Liban, du Burkina Faso, du Paraguay et de l’Équateur, de confession surtout catholique mais aussi musulmane, maronite et protestante évangélique. Des personnalités singulières, mais pas si éloignées les unes des autres. « Alors qu’au détour d’une marche dans le parc, on débattait sur la spiritualité ou la philosophie, on était étonnés de toujours tomber d’accord », dit en souriant Nabil el-Kadi, 23 ans, volontaire libanais. Âgés de moins 25 ans, certains ont déjà terminé leurs études, tandis que d’autres combinent la fac avec des petits boulots. En dépit de leur jeunesse, tous ont déjà une solide expérience associative dans leur pays. « C’est sur ce principal critère qu’ils ont été recrutés. Pour que les compétences acquises en France viennent enrichir leurs projets locaux », explique Stéphanie Feugère, chargée de formation et du Vir à la DCC. En dernière année d’ingénierie environnementale au Paraguay, Andrea Sosa, 25 ans, est bénévole dans un grand parc national de son pays, habité d’une faune exceptionnelle. « Je sensibilise les Paraguayens et les visiteurs à l’environnement car si on n’a pas conscience de la richesse de la nature, on n’y fait pas attention », dit-elle. Arrivée en France, il y a quelques jours, elle a été séduite par les jardins partagés qui fleurissent notamment en région parisienne. Un concept qu’elle envisage déjà de rapporter dans ses bagages.

Du 20 au 24 septembre, les volontaires sont réunis à la Clarté-Dieu, maison d’accueil franciscaine située à Orsay (Essonne), pour se préparer aux côtés de la DCC à leur mission. Dans moins d’une semaine, huit volontaires accompagneront des personnes en situation de handicap mental au sein de communautés de l’Arche, quatre rejoindront les délégations locales du Secours catholique et seront aux côtés de migrants, de jeunes isolés et de personnes de la rue ; les six derniers prendront part à divers projets écologiques et sociaux d’associations telle qu’Optim’ism, engagée sur les questions de la transition écologique et d’insertion professionnelle dans la région de Lorient.

La mission et sa dimension spirituelle
Légers bâillements, frottements des yeux… Le jeudi après-midi, la semaine de formation commence à se faire sentir physiquement. Quatre temps clés sont à l’agenda : un atelier autour de la dimension spirituelle de la mission pour connaître notamment des lieux comme les paroisses locales, au sein desquelles il sera possible de faire grandir sa foi, un point sur ses objectifs pour les trois prochains mois, un entretien individuel avec un acteur de la DCC pour confier ses derniers doutes avant le grand départ, et enfin la rencontre avec la structure d’accueil. Plutôt à l’aise avec la prise de parole en public, les volontaires font preuve de maturité. Beaucoup partagent leur envie de s’intégrer pleinement à la culture française, de connaître d’autres horizons, de faire découvrir aussi leur pays, parfois méconnu, à travers ses côtés positifs et négatifs, de se rendre utile et de répondre aux attentes de leur mission, de travailler sur certaines de leurs peurs ou traits de caractère, etc. Nabil el-Kadi, étudiant en psychologie, confie que ce volontariat lui redonne confiance dans sa capacité d’agir : « Cet engagement montre que nous aussi, Libanais, confrontés à une crise à la fois économique, sociale, politique et sanitaire, nous pouvons toujours dessiner un sourire sur le visage des autres. »

À la fin de l’après-midi, la pression monte d’un cran avec l’arrivée des structures d’accueil. Dans une salle à part, volontaires et acteurs de l’Arche échangent en arc de cercle. Dans certains pays du Sud, la question du handicap suscite encore de nos jours un tabou, et l’absence de moyens rend la prise en charge difficile. Pour sûr, l’Arche remuera le coeur et la tête des volontaires. Les personnes handicapées seront également touchées par leur présence : « Lorsqu’un nouveau regard se pose sur nous, que l’on soit porteur ou non d’un handicap, notre premier réflexe est de nous montrer sous notre meilleur jour. Ceci est encore plus vrai avec des étrangers, avec qui, naturellement, on est plus patients et attentifs. Aux côtés des volontaires, les personnes handicapées ne sont plus seulement des aidés mais aussi des aidants. Elles montrent, elles expliquent », témoigne Marie Barraqué, responsable du volontariat à la fédération de l’Arche. Courant 2022, le Vir, grâce à la loi sur le développement solidaire adoptée en 2021, franchira une nouvelle étape : les volontaires étrangers auront la possibilité d’être engagés en service civique, mais aussi en volontariat de solidarité internationale d’une durée minimale de un an et ouvert à des profils plus variés en âge. Qui dit plus de temps sur place dit aussi plus de solidarité.

Alice Papin

 

Cet article d’Alice Papin est paru jeudi 14 octobre dans le n°3972 de La Vie. Pour le partager, vous pouvez le télécharger grâce à ce lien.

 


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